La dilation progressive, régressive et double
La dilation progressive
La dilation progressive est différente de l’assimilation, puisque l’influence d’un son sur un autre, se fait à distance et non pas au contact direct des phonèmes. Dans le cas du mot définition, la présence de [e] en début de mot influence la voyelle suivante ([i]) qui s’articule [e], pour donner le signifiant [defenisjɔ̃].
La dilation régressive
Il est habituel aussi d’entendre, en français québécois, des productions comme [surtu] à la place de [syrtu] pour surtout dans lequel [y] subit l’influence de [u] dans l’articulation, à savoir par la deuxième voyelle du mot qui influence la voyelle initiale. On peut identifier la dilation régressive dans beaucoup qui, au lieu d’être prononcé [boku], est prononcé [buku], sous la même influence.
SCHELSTRAETE et al. (2004 : 19) fournissent des exemples avec la nasalisation de robinet articulé [rɔminɛ] et banane articulé [manan] où ces deux cas de dilation régressive démontrent que le trait oral de /b/ est perdu au profit du trait nasal de /m/, les deux phonèmes conservant leur lieu d’articulation bilabial.
La dilation double
La dilation double comprend à la fois une dilation progressive et une dilation régressive pendant laquelle deux phonèmes à distance donnent un trait distinctif (ou plus) à un autre phonème. C’est ce qui peut être observé dans des productions comme disséminé [disimine] dans lequel la voyelle initiale et la troisième (deux [i]) produisent, par leurs influences conjointe, la fermeture de /e/ (un changement d’aperture) qui se réalise en tant que [i].